Edwige Pitel s’en serait bien passée : désavouée par le conciliateur du CNOSF, la veille au soir, dans sa quête d’une sélection olympique, la Costarmoricaine s’est fait rejoindre dans les derniers kilomètres à Yffiniac, hier lors de la deuxième étape du Tour de Bretagne. Il y a des jours, comme ça...
Elle reconnaît avoir hésité à prendre le départ, hier matin à Hillion. Mais Edwige Pitel « ne voulait pas leur faire ce plaisir », confiait-elle, la gorge nouée, à l’arrivée. « Ils (NDLR : la fédération française) n’attendent tous qu’une seule chose, me voir arrêter le vélo. Ils peuvent toujours attendre... », Poursuivait-elle sèchement, ajoutant qu’elle entendait désormais porter l’affaire en référé (NDLR : elle conteste sa non-sélection en équipe de France pour les Jeux Olympiques de Pékin).
« Une décision arbitraire »
« Le conciliateur du Comité national olympique et sportif français, d’après le rapport de quatre pages que j’ai reçu, s’est dit incompétent pour juger les résultats arithmétiques et il s’en est donc tenu au fait aux choix de la "fédé" qui, pour une meilleure cohésion de groupe, préfère prendre (Maryline) Salvetat et (Christel) Ferrier-Bruneau. Une décision arbitraire prime sur des résultats sportifs, c’est tout de même incroyable. Si le conciliateur du CNOSF n’a pas la compétence pour juger, je me demande qui peut le faire... », s’interrogeait Edwige Pitel, le moral à plat hier après-midi à Yffiniac, là ou elle a grandi. « Je me demande comment j’arrive encore à pédaler, j’en ai ras le bol ».
100 kilomètres pour rien
Et ce n’est certainement pas le deuxième volet du Tour de Bretagne qui pouvait la consoler : échappée en compagnie de la Ligérienne Karine Gautard (Vienne-Futuroscope), deuxième de l’épreuve l’an passé, dès le 13 e kilomètre, la « régionale de l’étape » était revue à dix kilomètres de la ligne. « Il y a parfois de quoi être dégoûtée du vélo », lâchait-elle d’abord sur le coup de la (double) déception. « L’écart est monté rapidement (trois minutes) avec le peloton mais je n’y ai jamais vraiment cru. À l’origine, j’étais sortie du paquet pour faire le classement grimpeur, sur l’énervement aussi. Mais à deux, c’était quasiment impossible d’aller au bout. En plus, ils annoncent que l’étape fait 106 kilomètres, j’en ai 120 au compteur... », se désolait encore Edwige Pitel, finalement 6 e à 1’16’’ (de la Néo-Zélandaise Joanne Kiesanowski qui a fait coup double avant le week-end). « Pour le général du Tour de Bretagne, il n’y a plus rien à espérer, c’est foutu. Il ne reste plus qu’une victoire d’étape à aller chercher et encore... »
Philippe PRISIER -Le Télégramme - http://www.letelegramme.com/