Danièle Troesch avec une coéquipière a participé à l'épreuve du Craft Bike Transalp....elle nous raconte étape par étape où elle a connu joie, victoires, conditions climatiques extrèmes, fatigue...bref on ne se lasse pas de lire son Marathon....
Bonjour,
Début Août, voilà bientôt 2 semaines que je suis rentrée du Craft Bike Transalp, une course par étape sur 8 jours qui nous amène à parcourir environ 670 km et 21000 mètres de dénivelé, par équipe de 2.
http://www.bike-magazin.de/event/bike-transalp/
C’est une épreuve mythique qui m’a toujours fait rêver, depuis que j’ai découvert les marathons VTT. Cette année, c’est ma cinquième participation mais je ne me lasse toujours pas de cette course qui traverse les Alpes en passant par l’Allemagne, l’Autriche pour arriver en Italie. Si le parcours est dans l’ensemble relativement roulant avec des portions plus ou moins techniques, il n’en reste pas moins exigeant. Les portions de macadam alternent avec les pistes, les sentiers, du portage. Le dénivelé use les organismes mais rouler à 2 permet bien souvent d’aller au-delà de ce qu’on se croyait capable. Il ne s’agit plus d’une course individuelle mais d’une course d’équipe où l’entraide est primordiale.
Aujourd’hui, je vous propose un petit résumé de cette semaine, ponctuée de 3 belles victoires d’étapes et une 2èmeplace au général.
C’est donc le vendredi 15 juillet que je me rends à Mittenwald, dans le sud de l’Allemagne, avec Olivier et Thomas qui nous accompagneront toute la semaine. Nous voilà à la veille du départ du 14èmeCraft Bike Transalp. Le parcours passe par Weerberg et Mayrhofen en Autriche, puis Brixen en Italie. A partir de là, direction Les Dolomites via les stations de St Vigil, Alleghe et San Martino di Castrozza. Trento sera l’avant dernière étape avant de rejoindre Riva del Garda et le Lac de Garde.
Le premier jour après 95 km et 2336m de dénivelé, Natascha (ma coéquipière) et moi arrivions à la première place à Weerberg. Nous ne nous attendions pas à ça, car nous étions longtemps 2èmes. Notre satisfaction n’en était que plus grande, d’autant plus que nous prenions alors le maillot de leader.
2ème jour, départ en première ligne, en compagnie des leaders des autres catégories. Ce sont 69 km et 2911 m de dénivelé qui nous attendent. Si dès la première montée, nous étions en tête, il ne s’agissait pas de se reposer pour autant. L’écart avec la deuxième équipe féminine n’était pas très grand. C’est la dernière montée relativement raide qui nous a permis de conforter notre avance. Ainsi nous arrivions à Mayrhofen à la première place.
La troisième étape de Mayrhofen à Brixen paraissait relativement simple : une montée pour arriver au Pfitscherjoch à 2232 m d’altitude soit environ 30 km sur route puis chemins et sentiers et ensuite une descente d’environ 60 km pour arriver à Brixen. C’est la météo qui est venue modifier un peu la donne. Départ sous la pluie et neige au Pfitscherjoch !!! Peu après le départ, je perds ma coéquipière. Difficile de savoir où elle était : devant ou derrière moi. Difficile aussi de reconnaître quelqu’un, tout le monde se ressemble avec les vêtements de pluie. Quand je l’ai enfin aperçu, elle n’allait pas bien : difficulté à respirer. Elle a des problèmes d’asthmes qui s’aggravent avec l’humidité et le froid. Finalement nous sommes arrivées 2ème. Au général nous n’avions plus que 30s d’avance sur la deuxième équipe féminine. Conserver le maillot de leader sera certainement compliqué, mais pouvoir déjà le porter pendant 3 étapes c’est super.
Au 4ème jour, la météo était de nouveau bien meilleure. Au programme 72 km et 3454m de dénivelé. L’étape n’était pas facile. Heureusement que ça allait mieux que la veille. A l’arrivée à St Vigil, nous étions à nouveau 2ème. Dommage que la dernière montée n’ait pas été plus longue car nous revenions sur la première équipe féminine.
C’était un peu le calme avant la tempête…
Au départ de la 5ème étape le mauvais temps s’est de nouveau invité. Pluie à San Vigil, neige au Limojoch à 2200 m d’altitude. Au premier poste de ravitaillement, on nous a averties que la course serait arrêtée à Cianzope au kilomètre 48 pour des raisons de sécurité. Ce fut certainement la meilleure solution. Il faisait déjà tellement froid dans la première descente. La dernière montée devait nous emmener au Rifugio Averau à 2417 m d’altitude. Nous étions soulagées et un peu déçues de ne pas avoir eu plus de chance au niveau météo car nous nous étions réjouies pour la fin de l’étape : nous devions emprunter un sentier de 16 km…Ce jour là, nous faisions parti des privilégiés. Olivier et Thomas nous attendaient en voiture pour nous emmener à Alleghe. Beaucoup de VTTistes ont du continuer sur la route en passant par un col le Falzarego pour rejoindre Alleghe. Pas facile quand on a déjà froid…
La 6ème étape est certainement l’un de mes meilleurs souvenirs. Nous avions toutes les 2 de bonnes sensations. 73 km et 3156 m de dénivelé, un début d’étape « casse patte » avec beaucoup de montées courtes et raides. Après le San Pellegrino les montées deviennent plus longues et au Passo di Lusia nous sommes à nouveau en tête. Dans la dernière montée nous avons encore réussi à augmenter notre avance et nous passions la ligne d’arrivée en première place avec juste 2 min de retard au classement général sur les premières. Tout était encore jouable.
Malheureusement la 7ème étape n’était pas pour nous : 122 km und 2600 de dénivelé avec beaucoup de portions plates. Nous sommes arrivées 2ème à Trento quelque peu déçues du tracé qui s’apparentait plus à une course sur route !!!
La dernière étape est toujours particulière voire stressante : ne pas prendre de risque pour ne pas chuter, ne pas avoir de soucis mécaniques, ne pas perdre de temps… Départ à nouveau sous la pluie mais à Riva del Garda le soleil nous attendait. Nous sommes arrivées 2ème et terminons également 2ème au classement général.
Sacré semaine. C’est la première année où, chez les féminines, jusqu’au dernier jour tout était encore possible pour le classement général. C’est aussi la première fois où la victoire était si proche. Une petite pointe de déception est inévitable même si je sais que nous avons fait de notre mieux.
Un grand merci à Olivier et Thomas pour leur aide : mécanique, massage, ravitaillement... ils ont vraiment assuré à tous les niveaux. Nous n’avions qu’à pédaler…
Le retour n’a pas été facile. Je m’habitue facilement au rythme d’une course par étape. Par contre, retrouver son quotidien après avoir passé près de 37h sur un vélo est un peu plus compliqué… Place maintenant à un peu de récupération, car la prochaine course par étape se profile déjà à l’horizon.
Ce sera le TransSchwarzwald auquel je participe avec Olivier en équipe mixte à partir du 17 Août. Et voilà le lien pour ceux et celles qui auront envie de suivre les étapes.
http://www.trans-schwarzwald.com/